Paris Brest à vélo (avril 2008)

, par  Sylvia Preuss-Laussinotte , popularité : 52%

Le défi de mon compagnon, malade BPCO sous oxygène, qui nous a quittés suite à une série de négligences hospitalières (mais on était en restriction de personnel, qui plus est en juillet ), a disparu d’internet ce mois-ci. C’est donc sur internet que je fais revivre cette aventure : Paris Brest à vélo. Les photos sont à consulter en port-folio à la fin de l’article.

1ère ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, en route vers St Rémy les Chevreuses

Jean-Marie a bouclé avec succès sa première étape. Les cyclotouristes l’ont merveilleursement bien accompagné. L’accueil à la Mairie de St Rémy les Chevreuses a été tout aussi merveilleux. L’étape a été bouclée en 5 heures et demi.
Départ Paris à 11 heures, arrivée St Rémy Les Chevreuses vendredi 18 Avril 2008 à 16h 15.

Epreuve- test : Jean-Marie et sa compagne arrivent tôt devant l’Hôtel de Ville de Paris pour le départ du Paris Brest. Joëlle, également malade BPCO sous oxygène, qui les accompagne en voiture, a déjà récupéré leurs affaires et les attend. Joëlle doit être d’une grande patience dans ce rôle de voiture suiveuse. Mais elle sera là, à chaque moment, attentive, arrêtée sur un parking ou sur le bas-côté, et c’est très rassurant. Deux cyclotouristes du Comité départemental de Cyclotourisme de Paris, Patrick et Pierre, ont souhaité accompagner Jean-Marie pour l’aider à sortir de Paris, ce qui l’inquiétait le plus : Paris on sait quand on y entre, mais pas facilement comment en sortir.

départ Paris Brest {JPEG}

Les cyclotouristes avec lesquels François Léon, de l’association RESPIRE, de Brest, nous a mis en relation, nous ont accompagné en nous indiquant la route qui monte le moins violemment : bords de Seine superbes (et plats !), montée relativement douce de Sèvres et de Chaville, Jean-Marie s’en est très bien sorti. Ils ont été d’une grande attention et d’excellent conseil jusqu’à notre arrivée royale à Versailles – où nous nous sommes quittés, avec un itinéraire recommandé de BUC à St Rémy les Chevreuses. Casse-croûte sur le banc avant de repartir affronter la montée de BUC.

montée de Buc {JPEG}

Montée de BUC costaud, à pied parfois – puis petit détour par une vallée conseillée par Pierre et Patrick du côté de Gif sur Yvette, douce et magnifique, des arbres, des prairies, des chevaux et surtout : des montées douces et courtes, un vrai bonheur qui nous a mis en forme pour arriver soudain, nous y étions, à St Rémy-les-Chevreuses.

Nous ne nous attendions pas à l’accueil de la mairie (photo) – chaleureux, drôle, amical, attentif – des petits fours, des photos – des questions ; JM et Joëlle ont pu expliquer au conseil municipal présent, dont le maire, Guy de Saultière, les motifs du défi Paris Brest. Signatures réciproques de livres d’or, promesse d’un compte-rendu dans le journal de la municipalité de mai, demande d’être tenus au courant de notre arrivée à Paris Brest – nous sommes à l’hôtel, les glycines sont en fleur et les canards barbotent sur le lac…

A suivre

Sylvia

2ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Le défi de jean-marie, malade bpco

La 2ème étape va mener l’équipée à Ablis au terme d’une journée ensoleillée et de quelques montées qui mettent Jean-Marie à l’épreuve sur les 44 kms de sa course. Deux amis ont rejoint le petit groupe en fin de journée. Echanges autour du repas et bilan d’étape.
Départ un peu inquiet : la météo a annoncé une journée de pluie intégrale ; nuages gris accumulés. Nous quittons St Rémy les Chevreuses avec une pensée pour l’accueil si chaleureux de sa mairie, le joli hôtel du lac, tranquille au fond de la vallée – qu’il faut remonter… !

Jean-Marie décide de tester sa saturation après les montées qu’il fera – celle de Buc, la veille : 90 au sommet -. La première montée est immédiate : il faut sortir de St Rémy, avec une très longue ascension dans de jolis forêts – 1ère mais pas dernière : il y en aura jusqu’au bout, à Ablis. Jean-Marie va faire cette 1ère ascension intégralement, et tester sa saturation : 92 au sommet de la cote ! excellent… Tous les tests effectués par la suite seront à 92, sauf lors d’une longue montée, avec un vent « contre » particulièrement fort, après le repas de midi : oscillage à partir de 88, puis en 1 seconde, retour à 91. Jean-Marie arrive à déterminer – donc ressentir - les moments où il ne doit pas forcer pour ne pas désaturer. Il s’est renseigné auprès de sportifs qualifiés, travaillant avec des médecins, pour savoir comment répartir son effort : 3 minutes de montée, 3 minutes de récupération. Au fur et à mesure, le délai de montée doit pouvoir s’allonger, avec le même délai de récupération.

C’est donc très heureux d’avoir réussi ce deuxième jour, le plus difficile de manière générale pour n’importe quelle randonnée cycliste, que Jean-Marie va poser pour la photo de fin de périple, très en forme, à Ablis.

Joëlle a été, selon son habitude, très présente, vérifiant la route avant notre arrivée, les montées et les descentes, le lieu du repas – attentive quand le froid se faisait sentir : vent froid, soleil chaud, nuages menaçants du début - situation complexe.

Pour la soirée, une excellente surprise : Edouard et Jacqueline Roussau nous ont rejoint avec leur camping-car depuis la Normandie. Jacqueline est oxygéno-dépendante depuis 5 ans, mais tous deux ont réussi à faire des voyages en camping-car, et en moto, avec cette oxygéno-dépendance, et savent ce qu’est cette lutte pour pouvoir retrouver une vie normale, se battre contre les difficultés de l’approvisionnement en oxygène. Ils resteront le soir et mangeront avec nous, chacun racontant et comparant ses difficultés, les solutions trouvées, les luttes et les problèmes encore non résolus pour lesquels il faut tous se battre.

Quelques constats très généraux le long de cette journée dense :

1) Lutte entre le soleil et les nuages, le soleil va gagner globalement, faisant – encore une fois – mentir la météo qui avait prévu un temps de pluie permanente ; mais s’il avait plu, nous aurions eu le vent derrière nous, à nous pousser ; là, nous avons eu constamment un vent très fort et de face, dans les montées : c’est ce qu’il y a de plus difficile pour un cycliste – sachant que les 2ème et 3ème jours de randonnées sont dans tous les cas toujours les plus difficiles.

2) Les montées sont nettement plus longues que les descentes, c’est certain ! Il suffit de comparer le temps que l’on met pour monter avec celui de la descente.

3) Cet ensoleillement pose un problème non prévu dans ce défi Paris-Brest : le bronzage est-il compatible avec un Paris Brest réputé pluvieux ?

A demain
Sylvia

3ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, en route vers Chartres

C’est accompagné de cyclotouristes membres de l’association normande d’insuffisants respiratoires (AAIRN) que Jean-Marie, Sylvia et Joëlle ont rallié Chartres après avoir grimpé quelques côtes qui ont mis les randonneurs à l’épreuve.

Départ de l’hôtel de Rambouillet, où nous avons dormi, pour un retour vers Ablis : nous ne sommes pas seuls, puisque Jacqueline et Edouard Rousseau (« Lady Line et Sir Edouard » de Normandie) ont dormi dans leur camping-car, pour nous accompagner jusqu’à Chartres.

Arrivée (en voiture) à Ablis pour le départ officiel : la Normandie, décidément très présente, est là pour nous accueillir. L’Amicale des insuffisants respiratoires de Normandie s’est déplacée pour nous accompagner aussi, dont son président Claude Marchessin, et Jacques Fauvel, cycliste insuffisant respiratoire, qui va pédaler avec nous jusqu’à Chartres.

L’itinéraire prévu a été modifié, pour éviter la grande nationale, testée la veille et jugée aussi laide qu’infernale. Avec bonheur, nous avons rejoint les belles petites routes – en tout 12 kms de plus, mais de très beaux paysages, malgré les nombreuses côtes du début, cette fois, avec la pluie. Car il pleut ! Le temps s’éclaircira plus tard.

Contrôle de la désaturation de Jean-Marie après la 1ère côte, assez longue : c’est le 3ème jour, le plus difficile dans toutes les randonnées à vélo. Il a quelques difficultés au départ, qui vont se concrétiser par un 88, remonté au bout de quelques secondes à 92 (techniquement, il s’octroie à chaque pause une récupération d’une ou deux minutes en plus après chaque effort en côte).

L’accompagnement : toujours bien entendu Joëlle, tellement attentive et patiente dans sa voiture suiveuse – mais aussi les trois voitures normandes, dont le camping-car des Rousseau. A chaque croisement ou virage, ils sont là, caméra au poing et appareil photo en fonction – nous avons été mitraillés (des vrais pros).

Et bien entendu Jacques Fauvel, avec sa tenue de cycliste, appareillé en oxygène, son portable sur le dos. Jean-Marie l’a pris en exemple pour son défi. Il est la preuve vivante qu’on peut y arriver.

Petit cafouillage d’itinéraire, qui a pour conséquence de nous faire passer dans des endroits magnifiques, la pluie s’étant découragée devant notre obstination (nous sommes en fait tous trempés…), et de rallonger un peu nos kilomètres, mais dans la bonne humeur.

Arrivée superbe à Chartres : nous nous donnons rendez-vous devant la mairie – Jean-Marie et moi affrontons la fameuse côte de la ville (costaude..) et arrivons sur la place de l’Hôtel de Ville où nous déjeunons sur un banc, avant l’arrivée de nos Normands qui ont déjeuné par ailleurs. C’est la fin de cette belle rencontre normande, qui a fait de cette mairie un peu déserte un lieu d’accueil chaleureux. Non seulement ils étaient présents, mais le président de l’Association des Insuffisants Respiratoires de Normandie a remis solennellement à Jean-Marie un chèque de soutien pour notre association, et nous le remercions chaleureusement.

C’était une belle journée d’amitié et d’espoir, de débats autour des questions que tous se posent : accès à l’oxygène, réflexion sur la mise en place d’une solidarité entre malades, y compris pour l’oxygène, constat de difficultés autour de la prise en compte de la parole des malades et vœu unanime que tout soit entrepris pour que cela change. Mais ce vœu ne doit pas être que « pieux » ! Il doit s’accompagner d’actes réels et efficaces comme ceux d’aujourd’hui.

A demain
Sylvia

4ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, en route vers Nogent le Rotrou

Lundi, la 4ème étape a été particulièrement arrosée et ponctuée de quelques jolies montées auxquelles Jean-Marie s’est courageusement affronté. Récit d’un nouveau périple et de nouvelles rencontres sur la route de Brest.

Aujourd’hui 21 avril, météo-France nous a encore prévenus : cette fois, c’est la pluie toute la journée – ce qui a deux effets contradictoires : la pluie, çà mouille – mais du coup, le vent ne sera pas de face (le pire pour les cyclistes), il nous poussera. En fait, nous n’aurons pas la pluie, seulement un ciel gris permanent avec vent favorable (aux cyclistes) mais, à 10 kms de la fin, avant Nogent le Rotrou, elle arrivera, mouillant tout sur son passage, même les gentils cyclistes venus nous accueillir…

Jean-Marie part en forme – il fera 10 kms sans s’arrêter à la sortie de Chartres et demandera à vérifier sa saturation après une côte longue montée, réalisée intégralement sans problème. Nous prenons comme hier des petites départementales et sommes récompensés par les paysages, les petits villages très jolis – sans doute peu connus car en dehors –. Joëlle est toujours là, fidèle au poste, sillonnant les petites routes.

A Magny, sur la petite D322 nous retrouvons le président d’honneur de l’ALLDIR, Raymond Thibault (Photo), retraité, âgé de 85 ans, qui nous attend tranquillement sur son vélo : il va nous accompagner jusqu’à Nogent le Rotrou, affronter sur plus de 30 kms les côtes et la pluie, et les arrêts nécessaires pour Jean-Marie dans les montées… Jean-Marie le répète : c’est un exemple pour lui – hier Jacques Fauvel, maintenant Raymond Thibault – qui auraient tous des motifs de rester dépérir chez eux.

Les paysages du Perche sont beaux. Le restaurant où nous nous arrêtons accepte de nous nourrir même après 14 heures. Très bon accueil – comme partout ailleurs.

A la première côte après le repas, deux journalistes nous doublent et souhaitent interviewer Jean-Marie et Joëlle sur ce défi Paris Brest ; l’un d’eux étant un ex-fumeur (arrêté depuis 4 mois) est intéressé, et encouragé de persévérer. Mais il ignorait tout de la BPCO. Nous pensons qu’il va se renseigner… Ils doivent écrire deux articles : l’un dans la République du Centre, l’autre dans l’Echo du Perche.

A Nogent le Rotrou, nous serons accueillis par 3 cyclistes sous la pluie battante, et Jean-Marie est invité à donner le soir une conférence pour le Lions-Club de la région.

Ce 4ème jour est aussi chaleureux que les précédents – malgré la pluie.

Jean-Marie a décidé de faire de manière plus systématique le contrôle de la saturation au moment des efforts (essentiellement les montées de côte). Quatre contrôles sont effectués :

-  10 kms après Chartres, prise de saturation immédiate à l’arrêt en haut de la côte : 87 passant en 1/10ème de seconde à 94 (2,5 l d’oxygène).

-  Nonvilliers : pour la 1ère fois, Jean-Marie « fonce » et dépasse Sylvia sans effort ; côte – vérification : de 82 à 93 en 1 minute (se met sur 3 litres

-  3ème vérification après côte : de 84 à 93 (après repas à Thirion , est repassé à 2,5 litres)

-  Arrivée à Nogent le Rotrou (pluie + côte) : de 89 à 94
Vérification au repos, avant de partir à la conférence ce soir : 96 – 2 litres.

Non seulement Jean-Marie fait des efforts à vélo, mais il en fait aussi en tenant des conférences le soir (ferons-nous la vérification de saturation après cet effort aussi ?). A demain

Sylvia

5ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, en route vers Mamers

Après avoir expliqué aux membres du Lyon’s Club ce que veut dire BPCO, Jean-Marie poursuit sa route d’une colline à l’autre, parsemées de primevères et de violettes. Les côtes sont nombreuses et notre cycliste peine à la tâche. Pas question pour autant de sauter dans la voiture pour s’économiser en vue de la réception qui les attend, tous les trois à Mamers (photo). Le comité d’accueil aura tôt fait d’effacer les douleurs de la journée et des 53 kms parcourus.

La veille (21 avril), nous avons été invités à une soirée chaleureuse en présence des membres du Lyons’club de Nogent le Rotrou – Jean-Marie devant faire une « conférence » pour présenter son défi, et le replacer dans la question plus générale de la BPCO et des insuffisants respiratoires. Cette soirée confirme ce que nous savons déjà : la BPCO n’est pas connue – mais dès que le lien avec le tabac est fait, les personnes souhaitent connaître et comprendre ce qu’elle est, et ses conséquences. C’était le cas de cette soirée, où Jean Marie et Joëlle – qui connaît très bien l’aspect technique des différentes machines – ont fait l’objet de très nombreuses questions – le tout avec un excellent repas. Retour à 23 h.

Le lendemain, trois bonnes surprises : un article dans l’Echo, très bien fait, avec superbe photo de Jean-Marie qui était en début de côte et sous la bruine ; un représentant du maire qui vient féliciter Jean-Marie avant son départ et lui remet un magnifique guide du Perche ; et l’un des cyclistes qui nous avait accueilli nous attend, de vélo ferme, M. Denormandie 70 ans, ex-commissaire de course des 24 heures du Mans (pendant 43 ans ! fana de Ferrari) et passionné de vélo depuis toujours : il va nous conduire sur un chemin différent, qui nous rallonge d’une dizaine de kms, mais qui évite les trop fortes montées. Le paysage est magnifique, et le temps un peu nuageux n’est ni froid ni pluvieux, ni venteux. M. Denormandie nous quitte à Dorceau – juste avant les côtes percheronnes bien connues – mais en nous prévenant que ces montées seraient désormais inévitables…

En effet, nous allons rouler de côtes en côtes, dans un paysage de collines printanières, de primevères, des violette – rien à redire sur le décor, il est parfait. Les côtes aussi, mais nous constatons à nouveau que – contrairement à ce qui est indiqué sur les cartes – il y a nettement beaucoup plus de montées que de descentes… et beaucoup plus longues !

Nous décidons de changer encore d’itinéraire – sachant que les grosses départementales que nous devions suivre sont chargées en voiture, et que, de toutes façons, elles montent autant que les petites voies campagnardes. Début difficile pour Jean-Marie, car si les paysages sont de plus en plus beaux, les côtes également. C’est pourtant sans regret que nous allons traverser de jolis petits villages, et même emprunter dans un calme et un silence reposant une route forestière qui traverse le forêt de Bellème – ville que finalement nous éviterons. Il y aura encore des côtes, toujours – nous devions arriver à Mamers pour 17 h, et à 7 kms de la ville, un coup de téléphone nous indique que la mairie nous attend… Jean-Marie est un habitué des arrivées à l’heure, voire en avance – il stresse, et a du mal avec les montées. Je lui propose d’appeler Joëlle, qu’elle vienne nous prendre pour les 4 derniers kms avec sa voiture : refus catégorique « quand on fait un défi, on va jusqu’au bout, sauf en cas de nécessité absolue ». Et nous terminerons avec parfois des petites marches à pied notre itinéraire – arrivée à Mamers en descente, sauf que la mairie… est en haut d’une côte. Jean-Marie est fatigué, mais il monte la côte sans hésiter et arrive devant la mairie en vélo.

Il a eu raison : malgré notre retard d’une heure, c’est un accueil chaleureux avec applaudissements qui attend Jean-Marie ; le maire et la 1ère adjointe sont présents, ainsi que des représentants d’associations : Lyons Club et Rotary Club, cyclistes ayant fait plusieurs Paris-Brest (le vrai), associations d’handicapés (nous espérons ne pas avoir oublié quelqu’un). La mairie est très belle, les personnes présentes attentives et amicales ; il y a des petits fours et du cidre de perche, délicieux (mais nous aimons le cidre..), Jean-Marie est interrogé sur sa maladie, sur son défi. Un médecin connaissant bien la BPCO est étonné – il dit lui-même : sidéré - des possibilités d’un insuffisant respiratoire sous oxygène, et de l’apport de l’effort physique [ma position depuis toujours : l’activité physique, c’est un médicament, non remboursé par la sécurité sociale] ; il constate que Jean-Marie, après ces efforts physiques intenses, est en pleine forme pour répondre aux questions, qu’il a parfaitement récupéré de son effort – et pense que ce défi peut permettre aux médecins d’approcher différemment les malades.

La réception du maire si chaleureuse se termine, et nous rejoignons notre hôtel.

Saturation de JM – il lui semble que c’est important de la vérifier après de gros efforts (long temps de pédalage, montées fortes, etc.) Là nous ne nous sommes pas arrêtés pour manger à midi.
-  1ère côte après Nogent le Rotrou, JM étant un peu fatigué après la conférence du soir, le départ est un peu difficile : 80 à 93 en moins d’une minute sous D2 Hélios
-  Après plus de 10 kms de pédalage sans arrêt, plutôt en plat : 84 à92 sous D2,5 Hélios
-  Vers 13 h, après 2 kms de côte : 87 à 94 sous D 3 Hélios
-  16 h (encore 2 h de route) – parcours totalement en côtes importantes : 86 à 92 (D 3 hélios)

6ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie malade BPCO, à 392 kms de l’arrivée

Entre Mamers et la ville qui clôture l’étape du jour, Vilaine-la-Juhel, Jean-Marie devra s’arrêter. Pour la 1ère fois, il renonce aux 20 derniers kilomètres, non par fatigue ou désaturation, mais pour aider Joëlle, également malade BPCO et accompagnatrice sur le parcours, qui a un malaise. L’équipée achève ainsi l’étape...en voiture !
La météo ayant prévu du beau temps, on pouvait s’attendre au pire. En effet, le départ de Mamers se fait sous la pluie drue, accompagnant la 1ère montée du matin et les premiers efforts de Jean-Marie. Avant notre départ, le correspondant de Ouest-France est venu l’interviewer. Ancien ambulancier, il connaît les difficultés d’approvisionnement en oxygène et les contraintes pour les malades. Il va nous indiquer un petit chemin moins fréquenté que la départementale, la « voie romaine » que nous prendrons au moment où, progressivement, la pluie va cesser, le soleil se battant pour réapparaître.

Nous connaissons bien le dilemme : soit la pluie - et le vent nous pousse ; soit le beau temps s’installe, et le vent est contre nous. C’est le beau temps qui gagne, et Jean-Marie va lutter pour parvenir à grimper les côtes de la manière la plus complète qui soit, malgré le vent contre.

Nous aurons par contre un problème : nous nous arrêtons pour déjeuner après 30 kms, à mi-parcours (enfin..) et appelons Joëlle, qui nous rejoint. Mais quand elle arrive, elle s’allonge dans la voiture : Joëlle est fatiguée, elle doit récupérer ; elle serait bien capable de se forcer à conduire jusqu’à Vilaine-la-Juhel, mais nous décidons qu’il n’en est pas question, et d’office, nous mettons les vélos sur la voiture et Jean-Marie va la conduire jusqu’à l’hôtel (ce qui nous permet d’avoir ce semblant de journée de repos non prévue par Jean-Marie dans le programme « défi » particulièrement dense..).

Nous admirons les superbes côtes que nous ne grimperons pas, et laissons Joëlle se reposer dans sa chambre, reprenant les vélos pour arriver à la mairie : l’accueil y est généreux et amical ; Vilaines-le-Juhel est une des étapes (joli panneau pour le prouver) du Paris-Brest officiel – ils sont d’autant plus attentifs au défi de Jean-Marie. Plusieurs représentants de la mairie et d’associations sont présents, notamment le représentant de l’association des dons d’organe cœur-poumon, de la mucoviscidose, etc.

Que dire ? Qu’ils nous ont photographiés pour un petit article dans le journal local et qu’ils nous ont aussi trouvé une solution anti-côte pour le lendemain, une ligne désaffectée de chemin-de-fer qui serait reconvertie en piste cyclable jusqu’à Mayenne ! Nous repartons avec ce rêve dans le cœur. Joëlle a dormi, elle n’est pas encore très en forme – nous l’assurons de notre solidarité, de notre amitié, en souhaitant qu’elle aille mieux demain, et surtout qu’elle soit présente à nos côtés.

Du côté de l’état physique de Jean-Marie : globalement, il s’arrête moins, et préfère par exemple marcher dans les côtes – ce qui est aussi un exercice physique ; de plus en plus souvent, il parvient à grimper les côtes intégralement – celles du moins qui ne sont pas trop raides au départ. Les tests de saturation sont étonnants : si à la première côte, sortie de Mamers, il est « classique » : 88 à 93 (2,5 l), il va arriver au 2ème test – côte pas trop dure, mais longue à 90 au sommet à 92 (2,5 l) puis 3ème côte difficile en montée intégrale, 18 kms après Mamers : 90 à 93, alors qu’il a roulé longtemps sans s’arrêter et qu’il est parvenu au sommet sans mettre pied à terre.

Le risque de toute personne atteinte de BPCO, comme Jean-Marie – qui est au « dernier stade » de la BPCO – c’est de faire une décompensation, autrement dit, pour simplifier : plus d’oxygène, seulement du gaz carbonique dans le sang, et au bout, la mort. Jean-Marie a eu deux décompensations en dix ans, la première ayant permis de découvrir sa maladie, qui n’avait jamais été détectée (« ce n’est pas grave, vous avez la toux et la bronchite du fumeur »...). La deuxième il y a deux ans, avec 10 jours de réanimation ; c’est à partir de là qu’il a été mis sous oxygène permanent et qu’il a dû surmonter l’effroi d’être ainsi dépendant de son oxygène, la peur de ne plus jamais pouvoir vivre comme avant, d’être condamné à rester inactif chez lui, prisonnier, relié par un tuyau à sa cuve à oxygène.

Ce défi Paris-Brest, c’est aussi démontrer qu’on peut échapper à cette fatalité.

Sylvia

7ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie malade BPCO en route vers ERNEE

L’activité physique peut être un "médicament". C’est ce que Bernard Guillot, ancien sportif multi-traumatisé par accident de voiture a expliqué à l’équipée du Paris-Brest. Une équipe, qui grisée par les descentes, va s’égarer et faire 12 kms de trop sur le parcours de l’étape. Quand on aime, on ne compte plus ! A l’arrivée, à Ernée, réception en mairie.

Au départ de Vilaine la Juhel, nous sommes attendus par le président de la Communauté des communes et par Bernard Guillot, 53 ans, ancien sportif de haut niveau (handballeur) qui est un multi-traumatisé par accident de voiture : à la sortie du coma, il a voulu reprendre le sport, malgré son état. Il devra abandonner par la suite, mais continue à faire de l’exercice physique, prouvant lui aussi que l’activité physique « est un médicament ». Il va nous montrer la pise cyclable créée sur l’ancienne voie de chemin de fer, jusqu’à Mayenne.

Mais nous aurons le 1er problème de la journée : après la 1ère montée, suit une descente fantastique – nous savions que nous devions à un moment tourner vers la gauche pour rejoindre la piste. Dans son élan, et malgré l’appel de Sylvia qui souhaitait prendre un chemin à mi-pente vers la gauche, Jean-Marie descend jusqu’au bout, prétendant voir la piste en bas à gauche. En effet, elle est là – et Sylvia, bien qu’elle doute, obtempère. Le chemin est magnifique, plat avec quelques montées, des paysages de bocages, de vaches qui nous regardent passer, de fleurs – et nous arrivons au bout, sur une nationale. Où est Mayenne ? Question posée à un habitant qui nous dit tranquillement : « Mayenne, mais c’est de l’autre côté » - nous avions donc fait 12 kms en marche arrière. Total : nous avons dû refaire le même superbe chemin avant de retrouver la bonne direction (celle de Sylvia…) ; chemin toujours aussi magnifique – mais à 8 kms de Mayenne, un vent violent de face se lève – Jean-Marie a des difficultés, d’autant que son pneu avant se dégonfle.

Nous arrivons à Mayenne, où Joëlle, fidèle au poste, nous attend à la sortie de la piste – c’est le moment où, soudain, une pluie torrentielle se met à tomber. Jean-Marie décide que dans ces conditions, les 50 kms prévus ayant été réalisés, sa crevaison devant être réparée, nous pouvons rejoindre l’hôtel en vélo-portage (et à l’abri de la pluie !).

Arrivés à Ernée, courageusement, Roland Duchemin, apnéique faisant partir d’une association de la FFAAIR, est venu apporter son aide pour une réparation du pneu crevé – pour que Jean-Marie puisse rejoindre la mairie, fièrement, sur son vélo. La réception est vraiment sympathique, chaleureuse – petits fours et champagne, débat et questions, intéressées, sur la BPCO et les motivations de ce défi.

Sylvia

8ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, en route vers Sens

L’étape de 53 km conduit Jean-Marie de Ernée à Sens. FR3 interrompra le parcours pour le plus grand bonheur de notre cycliste qui sera interviewé deux heures durant. Ajouté à une panne, le peloton prend du retard, qu’il comblera pour arriver à l’heure à la mairie de sens où l’attendent aussi des représentants d’associations de malades.

Départ du beau Logis de France où nous avons dormi : on nous y photocopie l’article d’Ouest France - qui est sorti aujourd’hui, avec photo de Jean-Marie et belle présentation de son défi – et l’aubergiste nous offrira les repas. Et nous aurons une autre bonne surprise : le beau temps annoncé par météo-France pour dimanche dernier semble se concrétiser (soit six jours plus tard…)

Selon notre habitude, nous prenons les petites routes, pour éviter les nationales trop dangereuses, qui ne sont prévues que pour les voitures et les camions. Et le paysage est toujours aussi beau, tranquille, quelques fermes au milieu de prés, des petits bois, des prairies et des vaches qui nous regardent extrêmement intéressées – et des côtes, bien sûr, raisons aussi de la beauté du paysage.

Les premières côtes sont toujours un peu difficiles pour Jean-Marie – néanmoins les tests de saturation ne sont jamais mauvais : 88 à 93 le premier. Nous ne vérifions sa saturation que sur un délai d’une minute, l’essentiel étant de s’assurer qu’il ne désature pas.

Progressivement, le soleil s’installe – heureux, nous envisageons de quitter nos habits de froid pour une tenue plus légère – et c’est la panne ! La deuxième : une nouvelle crevaison du pneu avant de Jean-Marie.

Catastrophe : la première chambre à air n’a pas été réparée hier soir. C’est Joëlle qui a tout le matériel, apparemment elle ne nous entend pas, elle est loin quelque part à nous attendre. C’est le moment que choisit FR 3 pour appeler Jean-Marie et demander par où passer pour le rejoindre : ils souhaitent faire un reportage sur son défi.

Joëlle la sauveuse arrive, et c’est le grand moment de la réparation ; nous nous y mettons tous les trois, Joëlle ayant eu une grande habitude du vélo, et nous racontant ses exploits passés. Il faut détecter les minuscules trous de la chambre à air – nous les découvrons, Jean-Marie étant certain qu’un élément tranchant est resté dans le pneu qu’il change immédiatement (en effet, c’est un minuscule morceau de fer rouillé qui a crevé les deux chambres à air). Il faut râper (çà c’est Joëlle), coller la rustine, gonfler le tout et remettre la roue du vélo. C’est le moment que choisit FR 3 pour arriver.

Journaliste et cameraman vont donc filmer la fin de réparation, filmer et interviewé Jean-Marie pendant près de 2 heures, sous un soleil de plus en plus magnifique. Le reportage passera le soir sur FR 3 : nous le regarderons, et c’est une excellente surprise : la présentation est aussi intelligente que sensible, surtout pas dans le registre pitié (le pire que l’on puisse faire pour n’importe quel « malade ») et fait passer le message de Jean-Marie autour des questions du statut des insuffisants respiratoires, de la distribution d’oxygène, et de la joie de vivre même appareillé. Merci à eux !

Nous repartons, moins habillés tant il fait chaud (nous sommes en Bretagne – les Bretons nous soutiennent qu’ici c’est soleil et chaleur) et après plusieurs côtes, à 4 kms de Fougères, Joëlle fait une proposition qui convient à Jean-Marie : nous avons rendez-vous à 18 h à la mairie de Sens de Bretagne, nous n’y arriverons jamais avec le retard que nous avons pris ; elle va nous véliporter pour nous éviter le passage de Fougères, très compliqué et tout en côtes. Nous reprendrons les vélos ensuite, traversant des villages déjà très bretons, sous un soleil de plus en plus chaud, pour arriver à Sens de Bretagne en avance d’une heure…

Affolement de personnes déjà présentes : ils sont déjà là, vite, il faut prévenir le maire. Nous l’y retrouverons, ainsi que deux personnes très motivées qui, pour soutenir le défi de Jean-Marie, vont lui remettre deux chèques (photo) pour son association (l’ALDDIR) : Loïc LE BEUZE, un kiné travaillant pour l’AIR de Bretagne, en relation avec un service hospitalier, qui a mis en place un vrai suivi respiratoire, avec des techniques adaptées pour permettre aux personnes de récupérer progressivement un statut qui ne soit pas en permanence d’affolement respiratoire, d’angoisse, et de difficultés à surmonter : il n’y a pas encore beaucoup de kinés aussi motivés, aussi compétents, travaillant avec des questionnaires pour les malades afin d’évaluer leurs problèmes, de d’y répondre de manière adaptée. Jean-Marie récupère ses documents extrêmement bien faits, à faire connaître absolument, y compris dans le milieu médical.

Jean-Jacques Blancher, président d’une association d’insuffisants respiratoires (l’ABMR), atteint d’un cancer du fumeur, et trachéotomisé, qui se bat avec humour et optimisme pour vivre. C’est un passionné de nouvelles technologies, internet n’a plus de secrets pour lui – il va filmer sur son appareil numérique le reportage de FR 3 pour le transmettre à la FFAAIR.

Dans le cadre de ce « défi », Jean-Marie ne dira jamais assez son bonheur de rencontrer tant de personnes solidaires et motivées, avec une approche intelligente de l’insuffisance respiratoire et des questions qu’elle pose aux personnes qui en sont atteintes.

Sylvia

9ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, en route vers Quédillac

Sur le chemin qui mènera Jean-Marie à Quédillac, ville d’étape, les rencontres se multiplient. Les malades BPCO ou des membres de leur famille viennent l’interroger sur la façon dont un insuffisant respiratoire sous oxygénothérapie peut circuler en France aujourd’hui. La question récurent s’inscrit sur la route de Paris Brest. Elle attend des réponses auxquelles la FFAAIR va s’efforcer de répondre, avec l’aide de tous les prestataires.
Le départ n’est pas terrible : Jean-Marie veut absolument partir très vite, ne me laissant pas le temps de terminer le petit rapport de la veille et de l’envoyer. Or le matin, il a toujours besoin d’un temps de reprise d’activité cyclopédique – environ une heure pour que Jean-Marie se sente à l’aise sur son vélo. Finalement, Sylvia part en avant rouler jusqu’au prochain village à 6 kms pour l’attendre, le temps de se prendre un petit café tranquillement, en prévenant Joëlle, qui va mieux aujourd’hui et retrouve le sourire (photo). Mais inquiétude : le téléphone de Jean-Marie ne répond pas… Il arrive enfin une heure après, et confirme : il a perdu son téléphone. Le temps d’appeler l’opérateur pour bloquer la carte SIM [avez-vous essayé ? Le délai -10 minutes d’attente - n’est rien à côté des divers messages commerciaux d’attente que l’on subit] et nous repartons ; il fait beau, les côtes ne sont pas catastrophiques, ou bien JM s’habitue ?

Cette journée de vélo a été globalement la plus réussie pour Jean-Marie : nous faisons quelques kilomètres de plus, mais surtout nous arriverons largement en avance à Quedillac, à 16h30, alors que nous devions y être à 18 h. Un exploit, puisque Jean-Marie a très peu mis pied à terre, sauf dans quelques côtes un peu dures. Il a été interpellé par une personne qui voulait absolument le voir : son épouse est atteinte de BPCO, mais elle est sous concentrateur qui l’empêche de se déplacer hors de chez elle. Il souhaite lui poser de nombreuses questions : Jean-Marie prend ses coordonnées et surtout le renvoie sur la FFAAIR et les associations locales. Il est clair qu’après le reportage sur FR 3, beaucoup le reconnaissent et lui posent des questions. Les retombées de ce reportage intelligent, qui pose bien les questions et évoque la situation des oxygéno-dépendants et des insuffisants respiratoire, ont été visibles. A Tinténiac, c’est la fille d’une dame dans la même situation qui souhaiterait poser des questions : comment faire pour se déplacer hors de chez soi ? C’est la question qui revient systématiquement, inquiétante et récurente, signifiant que l’autonomie des personnes oxygéno-dépendantes n’est pas toujours un objectif bien compris.

Cette journée ensoleillée, où nous prenons des coups de soleil, a été pour Jean-Marie un beau moment de satisfaction sur le plan de son défi physique : pas trop de fatigue, rythme régulier dans les paysages désormais bretons toujours aussi beaux. L’arrivée si tôt a surpris tout le monde, mais c’est aussi une forme de détente pour nous, puisque nous avons le temps...de prendre le temps.

Sylvia

10ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, en route vers Moncontour

Les cyclotouristes sont nombreux à accompagner l’équipe du Paris-Brest lors de cette étape qui conduira nos amis au village perché de Moncontour. Sur la route, le « Défi » en croise un autre : celui du Tour de Bretagne, dont les cyclistes filent à vive allure. Ceux là n’ont pas besoin d’oxygène pour avancer.
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Nous partons tôt – autrement dit vers 9 h de Quedillac (photo), un bonheur pour Jean-Marie : enfin nous respectons l’horaire du programme « Défi » qu’il a soigneusement élaboré tout seul. Nous avons encore été accueillis chaleureusement – est-il besoin de le dire ? Le maire est le chef cuisinier de l’hôtel où nous nous trouvons, qui vient nous soutenir ce matin-là, avec des cyclotouristes de la ville qui sont déjà là pour nous accueillir. Ils nous souhaiterons chaleureusement très bonne route.

Tout au long du parcours, les clubs cyclotouristes nous ont accueillis, soutenus, voire accompagnés. Ce n’est pas facile pour eux : nous ne sommes en effet que des randonneurs à vélo – on pourrait même dire pour que la distinction soit plus claire que nous faisons partie de cette famille de « randonneurs pédestres à vélo », qui voyagent, prennent leur temps, la tête au vent, à regarder les paysages, à écouter les petits oiseaux, qui ne pédalent pas dans les descentes, qui montent tranquillement les côtes et descendent sans honte de vélo pour les terminer à pied. Nous n’avons pas de costume particulier – sauf pour la pluie. Mais nous avons rencontré une grande solidarité chez les cyclotouristes (Photo) qui eux font réellement du vélo par passion pour la petite machine, la tête casquée dans le guidon, grimpant les côtes presque aussi rapidement qu’ils les descendent, avalant des kilomètres par tous les temps.

Nous sommes différents, et malgré cela, ils nous ont soutenus partout, en respectant notre façon d’être tranquille de randonneurs, avec nos vélos un peu lourds, chargés de choses sans doute superflues, avec nos vêtements hétéroclites à l’opposé des costumes serrés et souples adaptés au cyclotourisme.

Qu’ils soient remerciés.

Selon notre habitude, nous prendrons des petites routes pour rouler dans les beaux paysages du coin – malheureusement, au bout de 15 kms, nous constatons que les orages prévus par météo-France sont bien là, ils ne se sont pas trompés. Les éclairs sillonnent les gros nuages noirs, on voit la foudre tomber au loin ! Je décide qu’il n’est pas question que Jean-Marie roule sous l’orage avec son portable à oxygène. Nous appelons Joëlle qui va donc nous véliporter juste à temps, sous une pluie torrentielle d’Eréac à Collinée (une dizaine de kms) – et là, bonne surprise : pas d’orage, du beau temps !

Joëlle va nous concocter un itinéraire superbe, nous dit-elle. Jean-Marie évite la grosse montée de Moncontour et surtout : c’est un chemin vicinal tranquille, enfin plus de voitures pour nous ennuyer… Le temps qu’elle nous l’explique, 4 voitures sont pourtant déjà passées par là. Jean-Marie et moi nous lançons donc sur la jolie petite route, qui monte beaucoup – mais nous devons nous pousser pour laisser passer plusieurs voitures de face, puis des gendarmes à moto qui se succèdent, encore des voitures – il semble que la tranquillité prévue par Joëlle soit légèrement troublée. Est-ce une fête de gendarmes, vu le nombre ? L’un d’eux soudain nous dit : « Cà y est, les cyclistes arrivent »… Gagné Joëlle pour la tranquillité !

Elle nous a fait passer par l’itinéraire du Tour de Bretagne que nous regarderons intégralement, les premiers, le peloton, les pauvres derniers, les voitures suiveuses, les voitures suivies, les ambulances, les télés, les radios. Nous sommes restés plus d’une demi-heure sur le bas-côté, admirant la vitesse des cyclistes ; et sans complexe, nous finirons la montée à pied, histoire de voir le magnifique paysage avant de prendre la petite route qui descend intégralement jusqu’à Moncontour, un bonheur de cyclistes avec une pensée pour le Tour de Bretagne qui vient de grimper ces 8 kms dans l’autre sens.

Arrivée à 15 h 30 – on nous attend ce soir là-haut à la mairie, sur les hauteurs de la ville..

Faut-il le dire ? Nous ne nous y attendions pas : dimanche, les mairies se mettent au vert, tout semblait désert, nous pensions qu’il n’y aurait rien ni personne. Nous nous sommes promenés dans les rues de cette splendide ville forteresse du Moyen-âge de 48 ha, nous a-t-on expliqué, classée au patrimoine historique, où se déroule tous les deux ans une fête moyenâgeuse en costume et musique à laquelle tous les habitants participent.

Revenant à la mairie vers 18 h, nous constatons qu’ils sont bien là, ce dimanche – le maire Jean-Jacques Bizien, ses adjoints, des personnes intéressées, des journalistes locaux – avec un accueil sympathique au possible, chaleureux et drôle – et remise solennelle de la médaille de Moncontour à Jean-Marie, ainsi qu’une cassette de la musique du Moyen-Age jouée pendant les célèbres fêtes moncontouroises. Il ne faut pas oublier la remise touchante de jolis dessins d’enfants faits spécialement pour Jean-Marie.

Le maire, ancien médecin, va présenter la BPCO de manière claire et concise, ce qui permet à Jean-Marie d’évoquer les raisons et les objectifs de son défi ; tous les participants posent des questions à Jean-Marie, avant l’apéritif servi avec une bouteille de liqueur Moncontour ouverte spécialement. L’épouse d’un insuffisant respiratoire est même venue spécialement pour avoir des informations, notamment sur l’autonomie possible sous oxygène ; elle va convaincre son mari de venir le voir demain, à notre prochaine étape.

Sylvia

11ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, sur la route de Plounévez-Quentin

Jean-Marie s’attaque désormais à la suite impressionnante de montées qui égrène sa route en direction de Brest. Objectif : s’économiser pour durer. Car il faut aussi savoir doser ses efforts pour atteindre son but final. C’est ainsi que l’on réalise son défi quand on est insuffisant respiratoire. Résumé d’une étape mouvementée.
Cette journée sera un peu difficile : 11 jours déjà, la fatigue commence à se faire sentir, car globalement, les étapes sont des successions de côtes ; or ce sont les montées qui posent le plus de problèmes à n’importe quel cycliste – à plus forte raison à une personne atteinte de BPCO. Tous le disent : le plus dur lorsqu’une personne est atteinte de cette maladie, ce sont les escaliers… Ainsi pendant des mois après sa mise sous oxygène permanente, Jean-Marie ne pouvait même pas envisager de monter quelques marches. Aujourd’hui, il monte le 1er étage de l’appartement parisien en portant son vélo. Il reste que les côtes sont l’épreuve qu’il doit surmonter en permanence dans ce défi Paris Brest – en s’obligeant à ne pas dépasser ses limites, car il n’est pas question qu’il se mette en danger – raison pour laquelle nous contrôlons sa saturation dans ces moments-là.

Or le départ de Moncontour suit un chemin inévitable : une très forte montée très fatigante, d’autant qu’une grosse pluie froide tombe sur nous ; les Bretons ont sans doute décidé de nous aider à soigner nos coups de soleil en évitant de nous y exposer durant plusieurs heures... Ce sera donc la pluie sans discontinuer sur les longues côtes qui vont suivre durant 15 kms, jusqu’à ce que, d’autorité, voyant que Jean-Marie semblait avoir froid et être mal protégé contre la pluie, j’appelle Joëlle, toujours présente, toujours attentive, pour qu’elle nous véliporte jusqu’à un restaurant afin de bien manger à midi – malgré la théorie de Jean-Marie qui depuis le début soutient que s’il mange à ce moment-là, il ne peut plus pédaler, à cause d’une irrésistible envie de sieste.

Lutter contre cette position n’a pas été simple – mais aujourd’hui, il accepte sans difficultés. Nous trouvons un joli restaurant perdu sur des petites routes, et le temps de nous sécher, de bien manger, nous repartons à vélo – sous le soleil ! Le vent a provisoirement chassé les nuages. Les paysages sont très beaux – nous avons décidément eu beaucoup de chance en traversant toutes ces belles régions de France. En dépit de sa théorie sur la sieste, Jean-Marie va monter les côtes avec plus de facilité – malgré le fort vent de face qui s’est levé, le fameux cauchemar des cyclistes. Il pleuvra à nouveau, puis le soleil – et l’arrivée à Plounévez-Quentin. Nous y sommes arrivés – c’est bien, vraiment, car les conditions étaient très dures, et nous n’avons pas vu beaucoup de cyclistes aujourd’hui : ils sont raisonnablement restés à l’abri. Jean-Marie va rester à Plouvénez - il est en avance d’une heure - et Joëlle et moi nous rendons à l’hôtel, à 10 kms de là à Rostrenen.

En arrivant, c’est l’angoisse : les gens de l’hôtel ignorent complètement qu’il doit y avoir une cuve, il n’y en a nulle part. C’est moi qui panique : Joëlle a besoin d’oxygène, Jean-Marie aussi quand il reviendra – c’est la catastrophe. Et je n’ai pas le numéro du prestataire, qui jusqu’ici a parfaitement déposé les cuves à temps, tout s’est très bien passé. Le petit incident du portable perdu de Jean-Marie prend des proportions énormes, puisqu’il avait ce numéro enregistré, et qu’il n’a pas pensé à prévenir le prestataire d’appeler sur mon téléphone. C’est Joëlle qui va calmement prendre les choses en main, appeler Jean-Marie à qui j’ai laissé mon portable, appeler la FFAAIR pour qu’ils contactent le prestataire. Et tout va s’arranger : nous sommes arrivés plus tôt que prévu, puisque nous devions être là vers 19 h. Le prestataire avait tenté d’appeler pour indiquer qu’il porterait la cuve en fin d’après-midi. Mais cet incident démontre à quel point la moindre défaillance en matière d’oxygène peut avoir des conséquences dramatiques, et renforce la position des associations autour de l’existence d’un réseau de distribution accessible.

Jean-Marie a rencontré le monsieur atteint de BPCO que sa femme voulait lui présenter. C’est sans doute l’occasion de remarquer la difficulté pour les malades de comparer leur situation avec celle de Jean-Marie, comme s’il n’était finalement pas comme eux. C’est un aspect que nous avions déjà évoqué, notamment avec Loïc LE Beuze, le kinésithérapeute travaillant pour l’AIR de Bretagne et qui a très intelligemment élaboré un questionnaire d’ordre physique (manifestations de la maladie) mis aussi psychologique : si les proches ou l’entourage des malades sont enthousiasmés par le défi de Jean-Marie, c’est plus compliqué pour les malades eux-mêmes qu’il rencontre. Car ils pensent qu’il n’est sans doute pas atteint autant qu’eux, qu’il ne peut pas comprendre les extrêmes difficultés qu’ils éprouvent à simplement respirer, qu’il est différent.

C’est pourtant exactement les mêmes propos que Jean-Marie m’a tenu durant des mois, quand je l’incitais à bouger, à faire de la gymnastique respiratoire, etc. : « Tu ne peux pas comprendre » - et il me décrivait avec désespoir son « syndrome de l’escalier », comment il ne POUVAIT PAS monter une seule marche sans être totalement épuisé, comment le moindre geste le plus simple lui était difficile, représentant un effort parfois insurmontable. A Plouvenez, la personne malade a lui aussi tenté de faire comprendre à Jean-Marie qu’il ne pouvait même pas se baisser pour lacer ses chaussures, pensant que Jean-Marie n’avait certainement pas vécu cela. Il va donc falloir trouver un moyen pour expliquer que la persévérance dans l’entraînement à l’effort que prône Jean-Marie (avec tout l’accompagnement nécessaire) est à la portée de tous.

Sylvia

12ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, sur la route de La Feuillée

La fatigue s’accumule, mais le moral reste bon pour cette 12ème étape, et surtout l’envie d’achever ce défi demeure intacte. Joëlle est toujours fidèle au poste dans cette randonnée qui, sans sa présence, eut été impossible. François Léon, président de RESPIRE vient à la rencontre de nos randonneurs.
Départ de l’hôtel – mais pas en vélo : il fait froid et pleut à torrent, et nous devons effectuer quelques tâches matérielles (lavage, récupération d’un téléphone mobile pour Jean-Marie) – ce qui tombe bien : nous allons prendre un peu de repos, car comme Ouest France le rapporte à propos du Tour de Bretagne que nous avions croisé dimanche, « avec l’accumulation de la fatigue, [beaucoup de coureurs dans le peloton] plient les ailes et çà peut se comprendre ». Un tel exemple nous autorise à plier nous aussi un peu les ailes, vu les côtes, le vent de face et la pluie que nous avons déjà courageusement – surtout Jean-Marie – affrontés hier.

Joëlle va donc nous emmener jusqu’à l’hôtel réservé à Huelgouat, situé en face d’un magnifique grand lac. Le défi de Joëlle Heurtel - elle aussi oxygéno-dépendante -, qui nous accompagne en voiture depuis Paris, n’a sans doute pas été suffisamment évoqué ici. Pourtant sans elle, ce Paris-Brest n’aurait pas pu se réaliser : outre qu’elle transporte l’essentiel de nos bagages, Joëlle est pour nous une présence constante, patiente et attentive, très intelligente, explorant les petites routes pour nous trouver le meilleur itinéraire, rebroussant chemin au moindre appel de notre part, nous attendant à chaque détour de route, nous doublant, revenant en arrière pour ne pas nous perdre - donnant aussi son opinion fermement sur certains points, mais respectant profondément les positions éventuellement différentes que nous pouvons prendre.

Joëlle est une battante, une optimiste qui n’a jamais montré sa fatigue, même à Sens de Bretagne, quand elle n’avait pas été bien. Jean-Marie le lui a déjà dit : c’est une chance que ce soit elle qui ait accepté d’assumer une telle responsabilité, bien ingrate, avec des contraintes qui excluent toute possibilité pour elle de faire un peu de tourisme dans les régions traversées. Et elle rencontre les mêmes problèmes que Jean-Marie autour de l’oxygène, puisqu’elle effectue elle aussi un voyage de 15 jours.

Huelgoat, c’est notre avant-dernière étape – déjà ; malgré le froid, le vent et la pluie, Jean-Marie veut respecter son défi et faire à vélo la dizaine de kilomètres qui nous séparent de La Feuillée où il est attendu. Il va d’ailleurs rallonger un peu l’itinéraire : il y a bien une petite route qui longe le lac, plutôt plate et en descente, permettant de couper en diagonale la grosse départementale de Morlaix et de raccourcir la route vers La Feuillée, un petit bonheur de cycliste… qui ne sera pas pour nous. Car Jean-Marie prend l’initiative de partir vers le haut d’Huelgoat, une côte sans fin très dure, faite à pied, sous une grosse pluie, en assurant que « c’est par là ». Certes - avec 4 kms de plus en côtes. Je m’énerve, certaine que ce n’est pas la bonne route, mais revenir en arrière, c’est courir le risque de devoir remonter. « Après tout, les côtes c’est bon pour moi », dira Jean-Marie avec mauvaise foi. Retour à la départementale, avec les voitures et les gros camions qui foncent, nous éclaboussent et nous déséquilibrent. Et vent de face, grosse pluie torrentielle, un peu de soleil, pluie à nouveau – rien ne change depuis hier.

Nous arrivons trempés à La Feuillée qui, comme la plupart des villages que nous traversons, est située en haut d’une longue côte, signifiant une belle vue sur un beau paysage, mais surtout un dernier effort pour JM.

Là, dans une très jolie mairie, Jean-Marie va rencontrer celui qui, depuis le début du parcours, a organisé la communication pour que ce Paris-Brest particulier soit connu en contactant avec un extrême dynamisme les clubs de cyclotourisme, les réseaux associatifs, la presse locale et régionale, les mairies : François Léon, de la FFAAIR, ancien cycliste lui-même ayant fait le « vrai » Paris-Brest, et qui malheureusement ne peut plus faire de vélo, car il est atteint de graves arthroses à la colonne vertébrale. Jean-Marie est très heureux de le voir enfin : il ne connaissait que sa voix, puisque chaque jour François Léon l’appelait. Nous le reverrons demain, à Landernau – le 13ème jour, chiffre heureux, c’est certain.

Sylvia

13ème ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
Jean-Marie, malade BPCO, sur la route de Landerneau

Forte baisse de température, pluie, orages et grêle violente, vent violent de face pour l’étape qui mène Jean-Marie à Landerneau. A l’arrivée le soleil sera cependant au rendez-vous. François et Jeanine Léon aussi.

Aujourd’hui, nous sommes partis plus loin que l’étape prévue à La Feuillée, vu le vent violent, et nous ne ferons « que » 25 kms. Cette avant-dernière étape – déjà, est-ce possible ? – sera une étape difficile. Car les Bretons, qui nous avaient relativement préservés jusqu’ici, ont décidé aujourd’hui de nous offrir les conditions atmosphériques les plus difficiles (associées aux côtes bien entendu) : forte baisse de température, pluie, orages et grêle violente, vent violent de face. Jean-Marie, qui connaît bien le mistral, a fait une comparaison avec ce vent breton : il n’est pas sûr que le mistral soit gagnant… Quant à la grêle, elle était dense et presque horizontale, à cause du vent qui la poussait vers nous. Il est clair que les 25 kms effectués aujourd’hui dans des conditions aussi difficiles représentent pour Jean-Marie des efforts aussi importants – sinon plus – qu’un trajet de plus de 50 kms effectué dans des conditions climatiques normales.

Nous aurons une récompense après ces efforts extrêmes : la descente sur Landernau, où nous profitons sans pédaler d’un très beau paysage, avec le soleil revenu ; un accueil chaleureux, avec la conférence d’un pneumologue du CHU de Brest, allant dans le sens des objectifs de la FFAAIR – laquelle était présente à travers sa vice-présidente, Jeanine Léon, et de son époux, François Léon, président de l’AIRBO de Bretagne et rencontré hier à La Feuillée. Nous serons ensuite accueillis à la mairie, toujours aussi chaleureusement, par l’adjoint des sports, travaillant lui-même dans le milieu médical et très attentif aux besoins des personnes atteintes de BPCO.

Demain, dernière étape et arrivée à Brest. Et pour Jean-Marie, la réalisation de son défi…

14ème et DERNIERE ETAPE DE PARIS BREST EN VELO
L’arrivée de Jean-Marie à Brest

Il est des épreuves qui s’imposent comme de grandes victoires, sur soi-même d’abord, en faveur d’autres ici aussi. Jean-Marie a bouclé ses 500 kms avec la joie d’avoir remporté son défi qui était aussi un pari. A Brest les amis étaient au rendez-vous.

C’est fini : Jean-Marie est arrivé au bout de son défi, à Brest. Et en excellente forme, preuve qu’il avait raison de se lancer dans cette épreuve hors normes, soutenu par la FFAAIR qui a cru en lui. On lui a souvent demandé son âge - 68 ans moins d’un mois avant son départ, cette donnée fait aussi partie de son défi.

Le départ de Landernau s’est fait à son rythme, avec une voiture qui va le précéder jusqu’à Brest, où se trouvent François Léon et Pierre Pacory (par ailleurs aussi cyclotouriste) qui filmera cette dernière étape jusqu’au bout. Deux cyclotouristes vont l’accompagner jusqu’à Guipavas, première étape de la journée, en suivant son rythme, avec cette solidarité que nous avons rencontré tout au long du parcours ; nos accompagnateurs ont une grande habitude des parcours cyclistes, un peu plus rapides, puisqu’ils vont assurer pour la 19ème fois un parcours de six jours de Toul à Brest pour soutenir la lutte contre la mucoviscidose,.

Cette dernière étape est un peu nostalgique, même si la fin de l’histoire est heureuse : ce seront les derniers arrêts pour vérifier la saturation de Jean-Marie, qui décidément est bonne, puisqu’elle débute à 90 et monte en moins d’une minute à 94 après des grosses côtes. Car jusqu’au bout, il y aura des côtes, même à Brest qui est pourtant au ras de la mer. Le défi Paris-Brest aura eu cette utilité : Jean-Marie sait aujourd’hui que la Bretagne n’est pas plate…

Accueil en mairie

Il y aura deux réceptions en mairie pour l’accueillir, avec des associations d’insuffisants respiratoires, et la présence de la très dynamique vice-présidente de la FFAAIR, Françoise Léon, épouse de François Léon et présidente de l’association AIRBO.

Il n’est pas facile décrire avec des mots justes ces accueils qui ont jalonné le parcours, grâce à l’action de la FFAAIR. La première réunion de cette dernière étape se tiendra à midi, à notre arrivée à Guipavas. Elle sera chaleureuse et solidaire ; l’autre sera la dernière, chaleureuse aussi, à Brest, avec applaudissements sur la grande place de la mairie et accueil généreux.

Nous aurons constaté tout au long de ce parcours l’implication des élus locaux et celui du réseau associatif, qui est extrêmement dense et efficace en Bretagne, avec pour principe une grande solidarité – c’est un exemple pour beaucoup d’autres régions.

C’est ici la fin du défi de Jean-Marie : il a prouvé que ce qui était présenté comme impossible pour une personne oxygéno-déficiente comme lui, pouvait être réalisé.

La FFAAIR qui l’a soutenu jusqu’ici est prête à lancer ces nouveaux défis autour des objectifs pour lesquels JM s’est battu tout au long de son parcours ; il faut maintenant que le relais soit assuré par tous.

Merci encore à tous

Sylvia